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Coulisses, Hurlements

Personnages : le guerrier sensible

Pouvons-nous écrire durant des années sans écrire toujours un peu la même chose ? Nos personnages successifs peuvent-ils être réellement différents les uns des autres ? Aujourd’hui, j’ai eu envie de vous parler de l’un de mes « personnages types » favoris. Celui que j’écris le plus facilement, qui me vient tout seul, depuis très longtemps : le guerrier sensible.

À l’origine : Julian

La première apparition de ce personnage était Julian, le héros du premier roman dont j’ai réussi à poser le point final. Il n’a cependant jamais été publié, car je ne suis pas parvenu à atteindre un niveau de corrections qui me satisfasse. Un jour, peut-être.

Julian est un adolescent dans un univers de fantasy médiévale. Issu d’une longue lignée de guerriers et guerrières, c’est sa vocation depuis toujours. Il est pragmatique, obsessionnel, introverti et solitaire. Pourtant, il est sensible et loyal, et deviendra un amoureux fidèle et dévoué.

Un personnage introverti et renfermé

Je crois que c’est ce qui me vient naturellement : les personnages introvertis, presque mutiques. Sans doute parce que j’ai moi-même mis beaucoup de temps à trouver comment communiquer avec les autres, et qu’une part de moi s’épanouira toujours plus dans la solitude et le silence.

La présence des autres demande une attention constante. Les activités de groupe sont vite épuisantes. C’est pourquoi mes guerriers ont besoin de leur dose de solitude. Lorsqu’ils sont avec d’autres, ils écoutent avec attention, étudient, retiennent (leur capacité d’analyse et d’attention aux détails est un trait que je leur envie énormément), mais ils parlent peu. Je crois qu’ils ne savent pas comment intervenir à bon escient, alors ils n’interviennent pas. Ça donne aux autres l’impression qu’ils sont sauvages et renfrognés, alors qu’ils apprécient sincèrement ces moments d’échange.

Dessin de deux hommes dans une cellule de prison. Celui au premier plan danse, bras levés, cheveux longs, débardeur vert pomme. Celui au fond est assi sur le lit, impassible.
Illustration de PA et Alessio par Anouck Faure

Un personnage obsessionnel

Pour devenir un maître dans un domaine, il faut répéter encore, et encore, et encore. J’envie à mes guerriers l’obstination qui les fait répéter les mêmes enchaînements plusieurs heures chaque jour, qui les poussent aux limites de leur corps et de leurs forces.

Je n’ai jamais été quelqu’un de physique. Je crois que je crains trop de me blesser et d’avoir mal. L’effort ne m’apporte aucune satisfaction, et j’ai si peu entraîné mon corps qu’il se plaint au moindre effort. C’est peut-être pour ça que j’ai une fascination si grande pour les athlètes et les combattants d’élite. Je crois qu’au fond de moi, je comprends la jouissance absolue de se donner autant dans le sport et le combat. Je n’y suis simplement jamais parvenue par la volonté seule.

Un personnage sensible

Mes guerriers ont peu de proches. Difficile de percer leur carapace pour apprendre à les connaître et à les aimer. Il faut de l’obstination, pour ça. Mais ils sont fidèles au-delà de tout et donneraient leur vie pour celles et ceux qu’ils aiment.

Un archétype

C’est sans doute un poncif du genre. En effet, le personnage du guerrier sensible est un bon moyen d’obtenir l’image recherchée du guerrier imposant et charismatique sans en faire un connard. On l’admire, tout en le trouvant sympathique. À ce titre, c’est sans doute une solution de facilité.

Dans mes romans, on le retrouve souvent : Bêta dans Nuits Blanches, et bien sûr Alessio dans Prison Putsch, qui en est sans doute le plus clair représentant.

Couverture du roman "Prison Putsch" de Ophélie Hervet. Silouhette d'un homme entravé, de dos, montrant en transparence une cloture barbelée. Tons blanc, noir et rouge.
Couverture du roman Prison Putsch

Ce personnage est sans doute d’autant plus classique qu’il correspond aux standards du patriarcat : un homme gentil, protecteur, mais qui ne montre jamais ses émotions. Pour autant, je pense qu’il est possible d’exploiter cet archétype pour montrer de nouveaux types de personnages masculins. Grâce à la focalisation interne, il est facile de montrer l’intérieur de cet homme, de le montrer sensible, terrifié, romantique… de le faire pleurer à l’abri des regards… et peut-être un jour à la vue de tous, lorsqu’il aura dépassé le carcan malsain de masculinité que sa société lui a imposé.

Pour en savoir plus sur l’aspect sensible de mes personnages de guerrier, abonnez-vous à ma newsletter avant sa prochaine parution (sans doute demain 😉 ).

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