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Errances, Identités

[Série intérêts spécifiques] IS aux multiples facettes : le Japon.

Je l’avais promis en… juillet (oups), voici mon article sur ma relation avec le Japon et la culture japonaise !

Disclaimer : toutes les photos qui accompagnent cet article ont été prises chez moi ou chez mes parents. Et l’absence de « s » sur certains pluriels est volontaire. J’ai choisi de ne pas utiliser la marque française du futur sur les mots d’origine japonaise.

Les débuts du Japon, ma relation avec mon père

Je tiens plusieurs IS (Intérêts Spécifiques) de mon père. Le seul qu’il n’a jamais réussi à me filer (et ce n’est pas faute d’avoir essayé) : c’est le jardinage/les bonzaï. Mais pour les autres, le Japon est sans conteste celui qui a eu le plus de ramifications dans mon existence.

Chez mon père, le Japon est principalement lié à la culture des bonzaï (il en a des dizaines !), aux films de sabre et au karaté. Il y a d’autres ramifications, mais je crois que ce sont les plus importantes. Chez moi, ce sont justement les parties qui ont le moins accroché. Bon, d’accord, j’aime les films de sabre. Il m’a aussi fait découvrir (alors qu’il lisait très peu à l’époque) pas mal de romans qui m’ont ouvert à la culture et l’histoire de ce pays (Le clan des otori, La pierre et le sabre, Gaijin). Les livres, ça a sans doute été ma porte d’entrée principale.

Approche adolescente : le manga ?

Comme pas mal de gamines de ma génération, j’ai dévoré un nombre non négligeable de séries de manga et d’animés. Parmi ceux qui m’ont marquée : Kenshin, Monster, Fullmetal alchemist, Death Note, Bleach (oui, du joyeux). Kenshin a probablement été un mini IS a lui tout seul, vu que j’ai lu les manga, regardé les animes, les films et travaillé à un forum RPG (rôle player game) sur le sujet (qui n’a jamais vu le jour parce qu’on avait plus d’ambitions que de compétences, mais c’était une belle tentative).

Etagère avec la série de manga "death note"

Cette passion des manga m’a aussi amené à mes premières conventions. Pas la Japan expo, mais de petites conventions locales qui égrainaient à Nantes, où je me suis installée pour mes études. J’y ai découvert une ambiance particulière : mêlée de stands de figurines, de dessins, de cosplay et de karaoke en japonais. Quelque chose de très « gamin », de très libre et coloré, que j’ai découvert vers mes vingt ans et qui me parlait beaucoup à l’époque.

Des arts martiaux : du karaté au iaido

Je n’ai pas souvenir d’avoir choisi de faire du karaté. Mes parents m’y ont inscrit parce qu’ils connaissaient le prof, que mon père en avait fait très longtemps, qu’ils voulaient que j’apprenne à me défendre et à prendre confiance en moi et que je m’ouvre aux autres. J’y suis allée pendant des années, parce que j’étais inscrite et que je ne suis pas contrariante. Mais je ne peux pas dire que j’ai vraiment aimé ça un jour. J’étais sans doute trop jeune pour apprécier vraiment tout le côté « rigueur et contrôle de son corps », les katas représentaient des devoirs à faire et j’avais peur des combats.

Puis je suis arrivée à Nantes, et je suis tombée sur une démonstration de iaido avec une copine de l’époque. C’est elle, qui en a vu le potentiel, elle qui s’est inscrite au club dans la foulée et m’y a entraîné. Et… et là, j’ai compris.

Support à sabres avec 5 sabres longs japonais et une saya (fourreau).

J’avais vingt ans, et j’ai compris ce à côté de quoi j’étais passée toutes ces années avec le karaté. Que les katas, c’est pas juste un truc à apprendre et recracher. C’est une discipline, une maîtrise du corps, une intention, et la recherche d’une perfection impossible à travers quelque chose d’ultra simple (les katas de iaido durent quelques secondes). Et là, ça m’a parlé. L’esthétique, la tenue, le sabre, le côté très historique et ancré dans la culture que mon cours de karaté pour enfant n’avait pas… et les gens, bien sûr. Il faut être un peu toqué pour pratiquer le Iaido en France (1600 pratiquants dans tout le pays, et on est l’un des plus gros pratiquants européens). J’y ai trouvé des gens aussi bizarres que moi (dont mon compagnon).

Un voyage sur place

C’est le iaido qui m’a permis d’aller sur place, grâce à un voyage d’échange organisé par le club. Nous étions 6, dont 4 qui ne pratiquaient que le kendo. Pendant une semaine, j’ai vécu, pensé et respiré (littéralement) les arts martiaux, mais aussi cet étrange pays où les normes sociales sont si différentes des nôtres (et souvent si séduisantes, quand on reste à la surface).

J’en suis revenue avec des photos de fleurs de sakura et de maisons de bois ultra sobres, décidé à pratiquer le kendo et le kyudo, à apprendre la langue et en aimant le thé (et ça, c’était une sacrée révolution).

Langue et culture, ma période full IS

Si pratiquer 3 arts martiaux d’un coup ne m’a duré que deux semaines (à raison de 5 cours hebdomadaires, il faut avouer que c’était débile), j’ai continué le kendo et le iaido pendant des années. Mais surtout… j’ai eu ma grosse période « langue ». Alors… clairement, la linguistique n’est pas ma spécialité, ni un apprentissage facile ou naturel pour moi. Tenter d’apprendre le japonais sur internet n’était sans doute pas la méthode idéale. J’ai bloqué au cours sur les adjectifs. Étrangement, j’aimais la grammaire. Mais mémoriser le vocabulaire me demandait un boulot phénoménal. J’ai acheté le « japonais pour les nuls », j’ai eu envie de le jeter aussitôt, parce qu’il ne prenait pas en compte les niveaux de langue si spécifiques de la culture japonaise.

J’ai pris quelques cours dans une asso, avant de renoncer pour cause d’incompatibilité d’agenda. J’ai repris les cours sur internet et j’ai commencé à travailler les kanji. J’ai à nouveau bloqué sur les adjectifs (foutus adjectifs).

Bref, j’ai essayé d’apprendre le japonais au moins 4 fois dans ma vie. Je me suis toujours arrêtée au même endroit. Mais je sais dire « Mon chat s’appelle Boréal. ».

Ce qu’il en reste aujourd’hui

  • Photo d'un cadre sur un mur orange. Dessin numérique d'un loup blanc style manga qui marche dans la neige, et dont s'échappent des flammes oranges.
  • Boite à bento (repas) en bambou avec baguettes.
  • Bol à thé avec fleurs peintes.
  • Service à thé avec un bol gris, l'instrument en bambou qui permet de faire mousser le thé matcha et une petite boite à thé rouge.
  • Etagère de bibliothèque avec des ouvrages variés : haiku, phylosophie japonaise, beau mange, romans d'auteurs japonais...

Après des années à explorer toutes les ramifications qu’offrait ce pays à une étrangère comme moi, il m’en reste beaucoup de choses. Bien sûr, j’ai oublié énormément de détails, en particulier de l’histoire du pays (je déteste l’histoire, à la base). Mais j’ai une vaste culture générale qui mêle des faits et personnages historiques, des pratiques culturelles passées et présentes, beaucoup de productions culturelles, mon goût pour le thé (vert, bien sûr) et la nourriture, les principes de bases de la langue parle et écrite, et énormément de connaissances de surface sur des pratiques culturelles et philosophiques assez spécifiques de ce pays : l’isekai, le wabi-sabi, le hanami, la cérémonie du thé, l’étiquette qui entoure les pratiques martiales… et une esthétique qui se retrouve en partie dans mes tatouages (actuel et futur).

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