J’ai lu, il y a peu, un roman étonnant. Mongrels est un roman au style atypique et percutant. Déstructuré, moderne, trash, presque froid… j’ai trouvé sincèrement difficile de rentrer dedans et de coller aux personnages. Pourtant, impossible de nier que c’est le ton qui colle à cette histoire.
Résumé :
« Quand une réputation de galeux vous colle à la peau, s’intégrer à la société apparait comme un défi insurmontable. Tout enfant qu’il est, le narrateur a bien conscience de l’injustice qui frappe sa famille ― lui l’étranger, lui le paria, avec sa tante Libby, son oncle Darren, sa mère morte et son grand-père prétendument timbré. Bâtard et anonyme, comme tous ces autres qui ne trouvent pas leur place, il cherche sa nature dans les espaces brûlants du sud des Etats-Unis, la bestialité à bras-le-corps. Et pour l’aider à tenir sur la route sauvage qui sinue sous ses pattes, il ne lui manque peut-être qu’un peu de cette tendresse humaine, celle qui rend l’exil plus doux. »
Chronique :
Publié en version française sous le titre « Galeux » aux éditions La Volte, le récit de Mongrels se situe aux Etats-Unis et suit une famille pauvre qui voyage d’état en état, dans une perpétuelle fuite en avant. Est-ce à cause des boulots douteux de Daren, où les histoires de loup-garou de grand-père possèdent-elles un fond de vérité ? Le récit entretient longtemps le doute. Ce qui est sûr, c’est que la famille vit en paria. Une expérience indiquée comme fortement autobiographique par l’auteur, né natif dans une Amérique blanche.
Sous couvert d’une créature mystique, c’est en réalité des peuples natifs que nous parle ce texte : de leur existence précaire dans un pays qui a été autrefois le leur, de la perte de leurs racines et de leur histoire, de la transmission orale qui semble si déconnectée au sein de ce monde moderne qui les laisse anesthésiés par une vie toujours sur la brèche, par les impératifs de survie et l’éclatement des leurs.
Un roman qui raconte, si on est prêt à l’écouter, le témoignage de ceux qui ont été piétinés et placés à la marge, puis oubliés.
Une chronique détaillée et très intéressante d’Anouck Faure ici.