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Extrait de prologue, le fils de l’Ange

Les extraits présentés dans cet article appartiennent à une version caduque du texte. Je les laisse, parce que je tiens à en garder une trace malgré tout.

Arrivée en 5ème version et en cours de réécriture quasi totale, j’ai décidé de remettre quelques petits extraits de mon premier roman actuellement en cours de correction. Voici donc les deux premiers extraits, tirés du prologue.

La dernière bataille :

« Louve gagna l’abri relatif d’un muret et se laissa tomber au sol, la main pressée contre ses blessures. Autour d’elle résonnaient les détonations, les cris et le bruit des lames qui s’entrechoquaient. Une fumée malsaine avait envahi la ville suite aux explosions et aux éboulements des bâtiments de pierre. Une quinte de toux saisit soudain la guerrière. Elle se plia en deux, terrassée de douleur alors que chaque spasme lui donnait l’impression d’un nouveau coup de poignard en travers du ventre. Elle reprit son souffle, haletante, ayant perdu toute notion de temps ou de lieu. Elle regarda autour d’elle, la vue floutée par les larmes qui lui échappaient. Où étaient les autres membres de son unité ? Ils s’étaient séparés, pris dans le feu du combat. Elle en avait vu tomber certains, morts ou agonisants. Les autres… elle ne se souvenait même plus à quel moment elle les avaient aperçus pour la dernière fois. »

Prologue – Le fils de l’Ange

Les adieux :

« Autour d’eux, bruits de pas, exclamations et plaintes se mêlaient dans une étrange atmosphère. Une victoire rendue silencieuse, sombre, de par le prix qu’ils avaient dû payer. Le Cobra fixait un point devant lui, le regard vague de ceux qui revivent des scènes qu’ils aimeraient mieux oublier. Une tendresse teintée de compassion envahit Louve. Elle aussi connaissait la douleur des souvenirs et des cauchemars.

— Le commandant héroïque n’a-t-il rien de plus important à faire… que de tenir compagnie à une mourante ?

Un demi-sourire joua sur les lèvres de l’homme. Il baissa la tête et la regarda à nouveau. Quelques secondes s’écoulèrent et elle vit son visage se crisper, comme s’il avait avalé un fruit trop amer.

— Je suis désolé. De t’avoir laissé… de vous avoir laissés.

— J’ai toujours su que tu choisirais Valone. Nous ne sommes… pas si différents.

— Julian ?

Un sourire anima Louve malgré sa fatigue.

— Il te ressemble beaucoup. Bien plus qu’il ne veut l’admettre. Il est plein de colère, mais il finira par comprendre.

Une nouvelle vague de douleur envahit la guerrière. Elle se plia en deux, haletante et nauséeuse. Les bras de son ancien amant l’entouraient toujours, mais elle ne les sentaient presque plus, perdue entre deux mondes.

— Aide-moi…

Un geste doux vint écarter les mèches qui couvraient son cou et des lèvres sèches effleurèrent sa peau. Une piqûre discrète accompagna le baiser, si rapide qu’elle se demanda si elle n’avait pas rêvé. Pourtant, des lèvres entrouvertes du Cobra dépassaient deux crochets effilés, sur lesquels perlait un liquide translucide teinté de sang. La vision de Louve se troubla. Elle ferma les yeux lorsque le monde se mit à tournoyer. Déjà, la douleur de ses blessures se faisait plus distante et une immense fatigue l’envahissait.

— Je n’ai jamais aimé que toi.

La dernière phrase du Cobra dansa dans son esprit, un instant. Elle sombra. »

Prologue – Le fils de l’Ange

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