La semaine dernière, j’ai découvert un vieux film lors d’une rétrospective au cinéma : Thelma et Louise, sorti en 1991. Ce film m’a fascinée, alors j’ai décidé de venir vous en parler.
Thelma et Louise, c’est l’histoire de deux femmes ordinaires qui décident de plaquer leur vie bien rangée pour partir un week-end entre copines, et qui se retrouvent embarquées dans un road-trip intense à travers les USA.
L’oeuvre débute sur un malaise indicible, quand on voit Thelma soumise à son mari colérique et infidèle. Le malaise monte dans une ambiance faussement festive jusqu’à une scène que j’ai trouvée très dure, peut-être parce qu’elle a une très forte résonance avec les phénomènes actuels de « Me too » et « Why I didn’t report ». S’il fallait résumer ce film à une phrase, ce serait : « Parce que les hommes sont des salauds ». Sauf que justement, malgré ce message choc si ancré dans l’histoire qu’il en devient la conclusion évidente, la nuance est apportée par des personnages secondaires que l’on voit très peu, mais qui rétablissent l’équilibre à leur façon : du flic compatissant qui cherche à les sauver à tout prix, au petit-ami qui laisse à la femme qu’il aime la liberté de partir.
Mais ce qui rend ce film si fort, à mon sens, c’est qu’il arrive à être à la fois très sombre et très lumineux. Au travers d’évènements tragiques, il nous dépeint des personnages vivants, bourrés de caractère… sans oublier de nous offrir une photographie et des paysages incroyables. Un film haletant et rythmé, qui prend aussi le temps de s’arrêter pour savourer la beauté d’un lever de soleil. Et c’est cette dualité qui m’a scotchée tout du long, qui m’a accrochée pendant deux heures, suspendue entre le merveilleux et l’horrible.
Quant-aux héroïnes, j’ai trouvé leur relation fascinante. Le personnage de Thelma débute l’histoire comme une femme soumise, superficielle, accrochée à sa petite vie de classe moyenne sans bien savoir pourquoi. Au fil des heures, elle va perdre ses œillères et son innocence, mais elle va aussi s’épanouir, briser ses chaines. Confrontée à une vie non protégée, elle va se retrouver à faire preuve d’un caractère de fonceuse alors que Louise, qui semblait si forte, va dévoiler ses failles et ses peurs.
Et c’est peut-être ce qui m’a le plus marqué dans ce film : cette mutation des personnages, jusqu’à une inversion des rôles si profonde qu’elle parait aberrante au premier abord… et en même temps amenée avec le naturel d’une évidence. Et surtout ce… feel good, malgré l’horreur, malgré la peur et la certitude qu’un point de non-retour a été atteint. Peut-être parce que ce qui a été perdu n’en valait finalement pas tellement la peine.