Aujourd’hui, j’attaque la catégorie Griffes et Crocs et sa boite à outils louvesque avec un petit instrument, certes pas révolutionnaire, mais qui peut constituer une aide non négligeable à la motivation : le sablier.
J’ai découvert l’usage de cet outil dans les videos de Samantha Bailly, qui a d’ailleurs lancé plusieurs Défis sablier, (des défis d’écriture à durée progressive sur une semaine). Si le côté trop rigide de ces défis ne me convient pas forcément, j’ai gardé un usage intermittent de l’instrument.
Alors, à quoi me sert ce sablier ? Eh bien à lutter contre la procrastination et la dispersion. Parce que s’il y a des moments où Muse trépigne d’impatience à l’idée d’écrire sur un projet ou une scène (sur Triade, pour ne pas le nommer), il y a toujours des passages plus difficiles, des projets plus complexes, des scènes de transition ou des personnages que je maitrise moins. Et dans ces cas-là, mon foutu triton a le chic pour aller se planquer derrière son rocher favori.
S’il existe quelques rituels qui m’aident à appeler Muse, il est parfois nécessaire d’employer les gros moyens et de la scotcher à son clavier pour avancer. C’est à ça que me sert le sablier. Lorsque je le retourne, j’écris. Interdiction d’ouvrir un onglet internet, de vérifier mes notifs sur mon téléphone, de faire une pause pipi ou de répondre aux miaulements du chat. Je dois écrire jusqu’à ce que tout le sable soit écoulé.
Pas d’objectif de productivité pour ces passages compliqués, juste une obligation à me concentrer dessus et à avancer. Le sablier n’est en réalité là que pour cristalliser et délimiter cette « obligation d’écrire », un minimum de discipline auto-imposée qui est la seule manière pour moi de terminer un projet.
Mais parce que cette obligation ne doit pas être un poids (et que je suis de toute manière dispersée de nature et bien incapable d’être efficace longtemps sur une tache unique) le sablier est court : 15 minutes. Une durée assez courte pour que je trouve la motivation de me lancer, mais assez longue pour me laisser le temps de me plonger réellement dans ma scène.
Bien entendu, un tour de sablier ne me suffit jamais à venir à bout d’un passage. Mais parfois, Muse se réveille. Et je finis par réaliser en arrivant au bout que le sable est écoulé depuis longtemps. Si ce n’est pas le cas, il me suffit alors de retourner le sablier une seconde fois, puis une troisième après quelques minutes de pause. Un fonctionnement qui me donne des séances d’une à deux heures qui sont en général plutôt productives. Surtout considérant qu’il s’agit de scènes que je procrastine parfois depuis une bonne semaine.
Bien entendu, le sablier n’est qu’un support symbolique à un rituel d’auto-discipline. Je pourrais tout aussi bien délimiter quinze minutes en regardant une horloge ou en mettant une alarme. Mais avoir un bel objet que je fais le geste de retourner, entendre le sable couler sur le verre dans les premières secondes, voire cette représentation de l’écoulement du temps lorsque je m’arrête entre deux phrases et que mes yeux glissent dessus sont autant de moyens de me ramener à ma tache. Un objet qui me donne l’ancrage nécessaire pour plonger dans l’écriture, même quand c’est difficile.
Et vous, quelles sont vos outils anti-dispersion ?
J’adore utiliser le sablier pour créer une concentration intense pendant une courte période moi aussi 🙂 Puis il y a un truc dans le retournement de l’objet, le sable qui s’écoule… Je sais qu’il existe des apps pour faire ce genre de trucs, mais comme je préfère un bon vieux sablier que je peux tenir en main…
Pareil. Le sablier, ça a un petit côté… je ne sais pas, un peu magique. Comme tous ces objets anciens qui permettaient de mesurer le temps et l’espace.