Combien de temps attendriez-vous sous un nichoir pour la photo parfaite ? À quelle heure vous lèveriez-vous ? Combien de kilomètres feriez-vous ? En ce qui me concerne, je ne suis en tout cas pas prête à me lever à l’aube (c’est ma limite absolue), et j’ai bien assez de sujets de photographie autour de moi pour ne pas faire de kilomètres uniquement dans ce but. Apprendre à attendre, en revanche… j’y travaille !
La difficile socialisation (si, je vous assure, il y a un rapport (tenu) avec la photo) :
Aujourd’hui, je vais vous parler de socialisation. Pour une (probable) autiste comme moi, participer aux pique-niques / soirées / week-end avec les amis de mon mec est un évènement ambigu. Je n’ai aucun souci spécifique avec ses potes. Ils sont gentils, plutôt ouverts, curieux, accueillants… mais c’est des gens. Beaucoup de gens d’un coup. Et des gens que, malgré 10 ans à se fréquenter de loin, je connais mal. Sans doute parce que je suis incapable de me lier de cette façon-là, au sein d’un groupe nombreux et déjà formé.
C’est pourquoi lui et moi avons trouvé un terrain d’entente : je viens à ces évènements à chaque fois que je le peux, mais j’y emmène de quoi m’occuper en solo. De la lecture si le temps est moyen, de quoi écrire si ça se déroule sur un week-end, mon appareil photo en cas de journée ensoleillée. Cela me permet de m’offrir ma bulle de solitude dès que j’en ressens l’envie ou le besoin. On arrive, on discute, on mange, puis je disparais un temps, avant de revenir discuter à nouveau. Ces évènements ont cessé d’être une source de stress pour moi, et je ne prive pas mon copain de la présence de ses amis en le harcelant pour que l’on rentre plus tôt. Au pire : je m’endors sur un canapé ou je lis dans mon coin.
S’asseoir dans l’herbe et attendre l’oiseau :
Notre dernier pique-nique a eu lieu dans un parc, par une journée ensoleillée. J’y ai fait quelque chose que je n’avais encore jamais fait : je me suis assise sous un nichoir, et j’ai passé plus d’une heure à attendre la photo parfaite.
Parfois, prendre une belle photo est juste une question de patience. Surtout lorsque l’on tente de saisir un oiseau en vol. Dans ce nichoir, un couple faisait des aller-retour pour nourrir leur progéniture. Toutes les 3 à 4 minutes, une mésange bleue surgissait, entrait dans le nichoir, puis en ressortait.
Je me suis donc assise au bon endroit, j’ai enclenché le mode « rafale » et j’ai pris plus d’une centaine de photos. Il m’a fallu plusieurs essais pour trouver le bon réglage : de quoi saisir un battement d’ailes en limitant le flou de mouvement, sans perdre en luminosité. Être attentive à l’arrivée de l’oiseau, faire la mise au point au jugé mais aussi bien que possible. Ne pas bouger pour ne pas leur faire peur, mais aussi pour rester nette. Ce fut long et fastidieux.
Une heure, c’est le temps qu’il m’a fallu pour commencer à prendre des clichés corrects.
Je n’ai pas réussi à prendre la photo parfaite. Celle que j’espérais : nette, frappante, colorée, avec l’oiseau parfaitement mis en valeur dans sa posture et sa position par rapport au nichoir. Mais j’ai pris de belles photos. Les plus belles photos d’oiseau en vol que j’ai prises jusque là.
Elles sont magnifiques ! Celle où la mésange sort juste sa petite tête a beaucoup d’expression et celle où elle est en vol est d’une poésie rare. Bravo pour ta patience !