Cette semaine, la louve vous entraîne dans une des coulisses les plus intrigantes du métier d’auteur : la convention d’écrivains ! On imagine souvent l’écrivain comme étant seul devant son clavier avec un chat sur les genoux, et ce n’est pas toujours entièrement faux (sauf que le chat a tendance à gêner l’accès au dit clavier plutôt qu’à fournir gracieusement des ronrons apaisants, mais bon…). Alors, qu’est-ce qu’une convention d’auteurs ? Un salon plein de canapés, avec des bipèdes penchés sur leur PC au milieu de chats abandonnés ? Pas tout à fait.
Le week-end dernier, j’ai eu la chance de participer à la convention d’auteurs de CoCyclics, le forum d’entraide sur lequel je passe ma vie depuis déjà plusieurs années. Deux jours enfermée dans un gîte en pleine campagne avec une quarantaine d’autrices et d’auteurs. Et je me suis dit que j’allais vous raconter ce qu’il se passe lors de ces réunions un peu particulières !
Tout d’abord, une convention d’auteurs, ça ressemble plus aux retrouvailles d’un groupe de vieux potes qu’à une réunion de travail ! Sauf qu’autour de la tablée, on entend des conversations très bizarres : mise à jour sur l’avancement d’un projet « Alors, ton tome 3 ? », retour de lecture « La mort de ton perso ? Je suis en plein déni. », cours d’histoire « Et là, les français ont gagné la guerre. », brainstorming « A ton avis, il vaut mieux du napalm ou des explosifs ? », cours de médecine « Donc si j’enlève le morceau de métal dans sa hanche, il remarche ? », liste de courses « Mon infirmier de guerre à besoin d’un stéthoscope ou pas ? », etc…
Une convention c’est aussi, plus sérieusement, des conférences et des ateliers sur l’édition, la communication d’artiste, la créativité, la place des personnages féminins dans les textes… avec des échanges riches et animés qui font déborder les conférenciers bien au-delà des heures prévues (provoquant des crises de nerfs chez les organisateurs (et les affamés)).
Ce sont des tables couvertes de gâteaux, de crudités, de thé, de chocolat, de bières et de nénuphou (pardon, de mojito). Des gens habillés n’importe comment parce que tout le monde s’en fout (j’étais en jupe, polaire à capuche et combo chaussettes/sandalettes (non, même pas honte)). Des ordinateurs, des tablettes et des multiprises qui fleurissent partout dans la pièce. Des fou-rires quand une show-woman vous parle des péripéties d’une Muse récalcitrante, ou quand une autrice que vous connaissez bien vous sort avec un aplomb magique qu’elle n’est pas méchante avec ses personnages (spoiler : si). Des parties de Loup-garou endiablées. Des inventions de nouveaux genres littéraires (comment ça, vous ne connaissez pas le soft-apo-écolo ?). Des dédicaces sauvages sur un coin de table. Des couche-tôt qui vont dormir à deux heures du matin (oui ,on sait, c’est tôt). Des canapés isolés quand il y a un peu trop de bruit dans la pièce principale (n’oublions pas que l’auteur est un animal fondamentalement solitaire et farouche).
Et surtout, des gens qui vous comprennent, qui compatissent quand vos personnages ne sont pas sage, qui sautent de joie quand vous arrivez à terminer ou placer un projet, qui hurlent de désespoir en réalisant que vous avez tué leur chouchou, qui ne s’étonnent pas de vous entendre comparer les symptômes de maladies sordides en mangeant. Bref, des gens qui vivent et respirent dans le même monde imaginaire et tordu que vous. Alors, même si au final, ces séjours offrent trop de distractions pour permettre de vraiment avancer sur nos textes, ils ont le mérite de nous rebooster pour les laborieuses semaines à venir. Et ça, qu’est-ce que c’est bien !
Je m’offusque. Je suis très gentille avec mes persos.
La preuve, j’essaye toujours de les réparer quand je les casse. J’y peux rien si la médecine veut pas me laisser faire preuve de charité !
Pauvre toi. Je note le « essaye de les réparer ». XD