Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez pris le temps de savourer ?
Cet article va peut-être vous paraître étrange, surtout après ce que j’ai pu poster ici ces derniers mois. Pourtant, il y a un moment qu’il me chatouille d’évoquer ce thème.
Il est si facile de nous laisser prendre au jeu des activités qui s’enchaînent, des rencontres, des discussions, du travail et des loisirs… Même lorsque nous pratiquons un hobby, il est tentant de tomber dans la recherche d’une certaine forme de « productivité ».
J’écris parce que je veux partager une vision et une émotion avec le monde. Je veux créer des personnages qui portent un espoir et qui touchent les lecteurs. Mais pour cela, je dois être lue. Pour être lue, je dois publier. Et pour publier, je dois écrire, chercher, retravailler, affiner et corriger.
Je pratique le iaido parce que j’aime les valeurs qui sous-tendent cet art martial, mais aussi parce que j’espère par ce biais tonifier et renforcer mon corps et ma capacité de concentration. Alors je pratique, régulièrement, pour atteindre un niveau qui m’apporte de la satisfaction et une forme de fierté.
Je pratique la méditation parce que je poursuis l’objectif de parvenir à une meilleure harmonie entre mon corps et mon esprit, d’atteindre une sérénité qui apporte un véritable plus à ma vie.
Mais pendant ce temps… est-ce que je savoure vraiment ce que je fais ?
Et vous, quelle est la dernière fois où vous avez interrompu le fil de vos pensées assez longtemps pour vous dire : « Là, tout de suite, je me sens bien. Je suis vraiment heureux.se. » ?
Cette question, la sophrologie et le slow m’ont forcé à me la poser. Et j’ai été choquée de réaliser à quel point je voyais défiler le temps, à quel point je me focalisais en permanence sur le futur, sur mon prochain objectif, mon prochain accomplissement, mon prochain divertissement, sans jamais prendre le temps d’être au présent.
Alors parfois, pendant que je suis devant l’ordinateur, je prends le temps d’ouvrir la fenêtre de ma chambre et d’écouter bruisser les feuilles des arbres sans rien faire d’autre. Et pendant quelques secondes, je savoure la chance incroyable que j’ai d’avoir une fenêtre qui ouvre sur un arbre, d’avoir des oiseaux qui chantent à côté de moi, d’avoir un morceau de ciel bleu juste à portée de regard. Vous vous rendez-compte, à quel point cette vision est merveilleuse ? À quel point c’est beau, une feuille qui bouge sous le vent ?
Ce que je ressens l’espace de ces quelques secondes où je m’arrête pour me dire : « regarde », ça vaut plus que les longues heures dont je ne garderais demain qu’un souvenir déjà confus.