Disclaimer : J’ai cherché des fanart Drarry libres de droits sur internet pour illustrer cet article, je n’en ai pas trouvés. Du coup, j’ai décidé d’aller les piocher sur deviantart. Vu que la légalité des fanarts et fanfics, de base… n’est-ce pas… Bien entendu, toutes les illus utilisées seront sourcées.
J’ai toujours voulu m’essayer à la traduction. Voilà des années que je lis principalement en anglais avec une fluidité qui rivalise ma lecture du français, j’étais alors curieuse de savoir si je serais capable de réaliser cet exercice. Pourtant, je n’avais ni l’envie, ni l’expérience, pour me lancer dans un projet professionnel de longue haleine (typiquement, un contrat pour traduction d’un roman).
Alors quand j’ai vu passer une annonce pour créer un groupe de traduction amateur pour une fanfic Harry Potter, j’ai sauté à pieds joints sur l’occasion. Que ce soit une fanfic Drarry trans n’a rendu cela que plus fun et délicieusement ironique.
Un travail en collaboration. Juste un chapitre (certes un peu long), peut-être un second dans quelques mois selon la longueur de la fic finale. Une grosse semaine de travail. Ce n’était pas raisonnable (ça ne l’est toujours pas), mais en cette période où je suis débordée et bien trop préoccupée pour avoir l’esprit à mes textes « sérieux », c’était sans doute juste ce qu’il me fallait pour me remettre le pied à l’étrier de l’écriture, retrouver le plaisir de taper, d’aligner les mots… des mots qui sont à la fois ceux d’une autre et un peu les miens quand même.
C’est un exercice surprenant, que de traduire. Garder à l’idée que les mots ne sont pas à nous, mais laisser malgré tout parler une part de notre liberté, car il est de toute façon impossible de traduire mot à mot. C’est finalement bien plus facile que je ne le croyais, même si Wordreference est mon ami et que je ne suis pas mécontente que des gens du fandom soient là pour relire derrière moi.
Alors je traduis, je prends les phrases en anglais et je les écris en français. Souvent, c’est simple. J’ai juste à traduire les mots et la phrase tout aussi bien. Parfois, la phrase obtenue est bancale et je la tords un peu pour qu’elle soit plus fluide. Étant immensément chanceuse, je suis tombée sur un chapitre sans jeux de mots (groooooos ouf). Quelques expressions parsèment le texte, mais il existe bien souvent des pseudos équivalents en français.
Au final, là où je me pose le plus de questions, c’est sur le champ lexical. Quel niveau de discours ? Quelle modernité ? Quelle façon de parler pour les deux héros ? C’est une question que j’ai l’habitude de me poser en écriture, avec la langue française. J’ai plus de mal à distinguer les niveaux de langue en anglais. Parce que la langue en possède naturellement moins ou juste parce que je n’en ai pas une aussi bonne maîtrise ? Sans doute un peu des deux. Pourtant, il est évident que Drago et Harry n’ont pas la même manière de parler. Il est possible d’appuyer (ou d’atténuer) ce fait lors de la traduction. Là, ça devient amusant.
Bref, ce n’était pas raisonnable, mais je le fais quand même. Parce que j’avais besoin de me remettre à mon clavier sans avoir l’esprit assez libre pour l’oser. Et que comme souvent, cet arrêt de plusieurs semaines me faisait anticiper la reprise avec une forme d’angoisse que je connais rarement le reste du temps (mon syndrome de l’imposteur ne semble se réveiller que quand j’arrête d’écrire assez longtemps pour l’entendre m’adresser la parole. En cela, j’ai de la chance, ça veut dire que je lui suis sourde 95% du temps).
Quoi qu’il en soit, je suis là, même si pas autant que d’habitude. Je n’oublie pas mes projets en cours. Même si je prends du retard, j’y reviens doucement. Muse commence à émerger de son coma, soyez patients.