Il y a peu, je vous expliquais pourquoi je n’aimais pas les corrections. Aujourd’hui, je vais partager avec vous une expérience une petit peu plus précise : le déroulement de deux corrections éditoriales très différentes.
De ce point de vue, mon été fut loin d’être simple. Mon année 2019 est envahie de corrections éditoriales. C’est une excellente nouvelle, mais aussi une grande source d’angoisse. Et ce, d’autant plus lorsque l’on a affaire à des interlocuteurs nouveaux et différents.
En effet, lorsque l’on corrige seul ou avec l’aide de bêta-lecteurs (en particulier lorsqu’on les connaît bien), on garde la sensation d’être totalement maître à bord. En ce qui concerne les corrections éditoriales, le rapport est plus délicat. Si votre éditeur n’a aucun droit de vous imposer une correction qui ne vous convainc pas, il reste malgré tout votre partenaire en ce qui concerne l’édition de votre roman. Cela veut dire qu’il a une certaine expertise et que ses corrections ont un objectif précis : que votre roman plaise à son lectorat. Cela signifie aussi que pour que le travail se passe bien, il faut lui faire confiance.
Or, à lectorat différent et à roman différent : corrections parfois très différentes. Sur mes deux romans passés en corrections éditoriales, les corrections demandées étaient si éloignées que je me suis retrouvée confuse et perdue. J’ai douté, hésité, cherché la logique sous-tendant les changements que l’on me proposait… Et j’ai fini par faire ce que j’aurais dû faire depuis le début : j’ai communiqué.
J’ai envoyé un mail à ma correctrice pour lui expliquer mes doutes et lui demander ce qu’elle attendait vraiment de moi et de ce texte. Et j’aurais du le faire beaucoup plus tôt !
Grâce à l’échange qui a suivi, je suis parvenue à prendre du recul sur ce qui était attendu de moi. Oui, les corrections demandées étaient très différentes de celle du précédent roman. Et c’est normal. Les deux textes sont aussi différents qu’il est possible ! Je suis passée d’un récit à la troisième personne passé, avec alternance de points de vue, à un récit à la première personne présent et un seul narrateur. Ces formes de narration sont très éloignées, et possèdent donc des exigences et des défauts différents.
Et bien sûr, il y a le public cible de l’ouvrage qui joue également. Mon nouvel éditeur est moins exigeant concernant les répétitions (difficile de l’être plus que Reines de Coeur, sincèrement elles ont un oeil de lynx pour ça). Est-ce parce que le M/M a une longue tradition de romances à l’américaine (dont Prison putsh s’inspire d’ailleurs sans vergogne) ? Possible. La littérature anglophone a toujours eu des exigences moins élevées sur cet aspect. Est-ce que les romans sont moins bons ? Non, juste différents. Et c’est ce que je cherchais avec Prison Putsh ! Cet esprit, ce style incisif et brutal, cette spontanéité. Il était logique que mon style y soit si particulier.
Et croyez-moi, ça ne m’a pas empêché de prendre une sévère leçon d’écriture (cette fois, ce sont les virgules qui veulent ma mort). Bref, j’ai passé l’été à corriger… et je n’aime toujours pas ça !