Aujourd’hui, j’ai décidé d’innover concernant mes chroniques littéraires. En effet, parce que je ne me sentais pas la justification de critiquer des textes que j’avais lu, j’avais pris la décision de n’utiliser ce blog que pour partager mes coups de cœur. Un roman m’a fait changer d’avis : Jardin d’hiver. Sans doute parce qu’il m’a perturbé, marqué par une lecture qui s’est révélée pour moi très inégale, très contradictoire.
Oui, la couverture est à tomber.
« Dans le contexte du réchauffement climatique, un conflit est né en Europe entre des ingénieurs réunis sous la bannière du Consortium et des groupes écoterroristes de la Coop. Cette guerre dure depuis près de 20 ans, suite à un incident appelé ” le crime du siècle “. Chaque camp a développé ses propres armes : des animaux-robots pour les ingénieurs, des plantes mécanisées pour les écologistes. L’histoire tourne autour d’une bande de contrebandiers cosaques qui récupèrent des pièces détachées après les batailles et dont la philosophie se résume à cette maxime : ” Nous sommes des contrebandiers, des gens qui refusent d’appartenir à un camp au nom de notre choix d’emmerder le monde. ” Un soir, ils tombent sur un inconnu amnésique au comportement étrange. Cette découverte leur fera traverser l’Europe à la recherche du passé et des germes du futur. »
Je pense qu’à la base, Jardin d’hiver est un texte absolument pas fait pour moi, tout simplement. Dans mes lectures comme dans mon écriture, une chose primera toujours pour moi : les personnages. Avec Jardin d’hiver, je me retrouve face à un livre dans lequel j’ai eu beaucoup de mal à entrer et qui m’a trop souvent sorti de ma lecture à cause de ce traitement des personnages et de leurs interactions.
Innocent, Laurée, Catherine… des personnages principaux qui pour moi n’ont été qu’effleurés. A dire vrai, il m’a été difficile de dresser la liste des protagonistes principaux tant, à mon sens, ils ont été traités comme des personnages déjà secondaires : avec trop de distance. Certes, garder un flou sur leur passé était parfois nécessaire à l’intrigue, mais ce que j’ai ressenti moi, c’est un flou global sur leur présent et leur caractère.
Chez eux, trop de réactions que je peinais à comprendre ou à trouver crédibles, de traits de caractères qui me paraissaient incohérents (peut-être simplement parce qu’on ne les connait pas assez intimement pour commencer à les comprendre ?), de dialogues dont j’ai trouvé qu’ils sonnaient parfois faux, et de ces bonds trop rapides et survols trop lointains qui ne nous permettaient jamais de nous immerger dans la tête ou les pensées de l’un d’entre eux.
Après, j’ai toujours trouvé les romans écrits en omniscient très perturbants, trop distants… donc je ne suis guère surprise par ce ressenti. Et cela ne veut pas dire que ce roman est mauvais ou mal écrit. Je pense qu’il a simplement été écrit pour un autre public, celui qui aime le futurisme en demi-teinte, les intrigues entremêlées, les affrontements technologiques, les réflexions politiques et philosophiques.
Car oui, si je vous parle de ce roman, ce n’est pas pour vous dire que je ne l’ai pas aimé. C’est pour vous dire que malgré tous les passages qui m’ont fait furieusement froncer les sourcils et malgré le sentiment que l’auteur passait à côté de quelque chose de plus grand à cause de sa manière de traiter les personnages humains… ce texte m’a interpelé.
La construction politique, l’univers, les deux camps eux-même subdivisés en groupuscules dont les allégeances ne vont pas toujours à ceux que l’on aurait cru… et au milieu : ces contrebandiers et les quelques électrons libres bien cachés. Là, je suis convaincue, sans le moindre doute. Et mieux encore que cette construction minutieuse : l’ambiance portée par les armes et technologies des deux camps : les plantes modifiées, les deamons animaux/machines à mi-chemin entre créations et créatures indépendantes. Et Sublime : cette IA, fascinante mais aussi incompréhensible. Bref, un monde. Un univers magistral.
L’intrigue, en revanche, m’a laissée un peu plus mitigée. C’est un livre qui se veut énergique, rapide. Un trait qui pour moi le dessert un peu, au final. Dans ce texte, j’ai trouvé trop de mouvement, de décisions trop rapides, d’actions qui s’enchainent pour parfois se défaire juste après…
Arrivée à la fin, je me pose la question : une intrigue plus simple n’aurait-elle pas été plus efficace pour mettre en avant l’incroyable profusion de l’univers et les caractères si complexes des principaux protagonistes ? Question ouverte ! Si vous avez lu ce texte, n’hésitez pas à me donner votre avis !
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