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Coulisses, Hurlements

Habemus papam, le projet des enfers (littéralement)

Origine du roman, un prompt

Habemus Papam, c’est le titre d’un roman que j’ai commencé à écrire en 2015. À la base, c’était un appel à texte porté par les éditions Le Grimoire. Thème : Du plomb à la lumière. Objectif : une anthologie de nouvelle qui sortirait en 2016, avec un vote des lecteurices et publication d’un roman situé dans l’univers de la nouvelle sélectionnée.

« Du plomb à la lumière », ça m’a aussitôt évoqué une scène : un prêtre vêtu de cuir dans une galerie obscure, ses armes qui crachent le plomb sur des démons jaillis des enfers, et au final, sa croix qui s’illumine quand il prie et fait reculer les monstres. Et au-delà, l’idée plus globale de la lumière de la foi et de l’espoir, qui surpasse le plomb, la lourdeur et la noirceur de son monde.

Ma nouvelle a été acceptée dans l’anthologie, mais n’a pas gagné le concours. Je n’ai pas eu à proposer de roman. Pourtant, j’ai voulu l’écrire quand même, parce qu’il me tenait à coeur. En réalité, j’étais déjà en train de l’écrire, mais je galérais.

Une esthétique

Ce qui me hype le plus dans ce roman, c’est son esthétique. Mes inspirations sont cinématographiques : Priest (un navet avec un prêtre cowboy qui traque des vampires), et Mad Max (well, pas ambitieuse l’autrice). Bref, un univers sombre, désertique et diesel punk.

Affiche du film "Priest". Un pretre vêtu de cuir avec cape et capuche, accroupis sur les hauteurs d'ubne ville, un couteau à la main.

Un univers à construire. En premier jet, il ne constituait qu’un fond et un prétexte. Lors de la réécriture (enfin) entamée cette année, j’ai voulu le densifier. J’aime les univers quand ils sont riches, quand ils font partie de l’histoire et ne donnent pas cette impression de décor de théâtre.

Image tirée du film "Mad max", héros sur la route à côté de sa voiture rouillée, un flingue à la main. Image tout en jaune/oranges avec une sensation de sable qui vole.

Une trajectoire

L’histoire d’Habemus Papam, c’est avant tout l’histoire de Gabriel. Un jeune prêtre démoli. Comme tous les prêtres guerriers, Gabriel est un orphelin qui a été élevé en enfant soldat. Il est fanatique, totalement matrixé par les dogmes de l’Église, asocial au dernier degré et traumatisé par une enfance sans amour et remplie de maltraitances. Il manque cruellement d’estime de lui, mais il est aussi arrogant dans sa posture de guerrier de Dieu. Gab est un paradoxe ambulant. Un objet cassé, donc les pièces ont été recollées à l’envers. C’est un personnage incroyablement difficile à cerner, même pour moi. Parce que je veux lui rendre justice. Parce que je veux lui apporter de la nuance et de l’espoir.

Photo de 3 croix, prises à contre jour devant un coucher de soleil aux couleurs éclatantes.
Image par Gerd Altmann de Pixabay

Et je galère…

Déjà pour le premier jet, j’ai bloqué. J’ai dû négocier avec moi-même, m’accorder des récompenses pour me contraindre à avancer. Mais je voulais voir la fin de cette histoire. Et je savais que la réécriture serait aussi compliquée.

Parfce que c’est un vieux texte, plein de poncifs d’une bébé autrice pas déconstruite. Sarah est la première héroïne à qui j’ai donné un point de vue, et c’était une pute. Alors j’ai changé ça, parce qu’elle n’avait absolument pas besoin de cette hyper sexualisation pour avoir sa place dans ce texte. Je l’ai entourée. Je l’ai placé dans son rôle de mère que j’avais esquivé par flemme.

Et mon héros ? Sincèrement, je galère à trouver sa voix. C’est un fanatique religieux, mais il est aussi traumatisé par la religion. C’est un mélange complexe, que j’essaye de rendre avec le plus de subtilité possible. Dans la première version, il était un peu caricatural. J’essaye de mieux doser, mais c’est difficile. Il cogite beaucoup, il radote, il est incapable de la moindre initiative. C’est clairement un mauvais héro, et ça le rend complexe à écrire.

Alors, pourquoi je m’acharne ?

Parce que je pense sincèrement que ce texte est un de mes romans qui a le plus de potentiel. Peut-être que ça me pousse à me mettre la pression dessus, et que ça complique encore les choses. Sans doute, même. Je veux ce roman bon. Peut-être plus que ce que je suis capable de faire. Parce que j’ai un univers, j’ai des personnages marquants et gris, j’ai de la noirceur, j’ai de l’espoir et j’ai une intrigue. Et c’est tellement rare pour moi d’avoir tout ça en même temps. Les personnages me viennent facilement, mais l’univers et l’intrigue sont plus difficiles. Là, je pense que j’ai vraiment quelque chose à raconter à ce niveau-là.

Mais je vais y arriver.

J’ai dépassé la moitié du roman, j’ai trouvé l’élan et une bonne part de la voix des persos. Mais il restera encore beaucoup de corrections.

2 réflexions au sujet de “Habemus papam, le projet des enfers (littéralement)”

  1. Bravo pour ta ténacité. Je pense que tu as raison de suivre ton instinct : si au fond de toi ce roman est important et si tu sens qu’il peut devenir quelque chose de fort, ne lâche rien ! Bon courage et à bientôt
    Georges (Djoelf sur Discord)

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