Aujourd’hui, je viens partager avec vous un petit roman très sympa : « Des papillons, des margays, deux femmes… » de Manon Loisvaine. J’ai craqué pour ce roman au F/F days organisé par mes éditrices au mois de juin. Publié chez Edilivre (autant dire autoédité ou peu s’en faut), je voudrais en parler ici parce que je pense qu’il mérite d’être connu !
» La Lieutenant Louise Briseau a hérité d’une bien étrange affaire ! Une femme a en effet été retrouvée plongée dans un profond sommeil dans le cimetière du Montparnasse seulement vêtue de ses sous-vêtements auxquels est accroché un papillon. La victime, la très chic madame de Gravoc, arborait comme de coutume de fort coûteux habits, qui lui ont été dérobés. Serait-ce le début d’une longue série ? Et que viennent faire ces papillons dans l’histoire ? Le mystère s’épaissit à chaque avancée de l’enquête… Quelques temps auparavant à des milliers de kilomètres de là, Lucie ne tient plus en place : elle fait partie d’une mission d’observation des margays, des chats sauvages arboricoles, et va passer un mois dans la forêt amazonienne pour tenter de mieux comprendre ces félins aux mœurs encore assez mystérieuses. Mais un terrible malheur va bouleverser ses plans… «
La première chose que j’ai appréciée, c’est bien sûr le dépaysement. Le roman suit les aventures de Lucie, catapultée en pleine forêt amazonienne pour faire des recherches sur les chats sauvages. Et toute cette partie est à la fois hyper mignonne (c’est ma dose de gagatitude du roman) et très bien rendue. J’ai adoré explorer la forêt à ses côtés, rester allongée des heures pour observer les margays, écouter la pluie tomber sur la tente… de très beaux passages que je n’avais pas envie de quitter.
Et pourtant, l’enquête de Louise ne manque pas d’attrait. Les crimes intrigants titillent notre curiosité même si on comprend assez vite ce qu’il se cache derrière. Sans faire de spoiler, j’aurais d’ailleurs préféré que les deux trames soient un peu plus intriquées l’une à l’autre.
Mais ce qui m’a vraiment convaincu dans ce texte, c’est la crédibilité. Que ce soit sur la recherche scientifique ou pendant l’enquête de police, vous ne trouverez pas de folle course-poursuite, de fusillade ou d’explosion. Le travail de fourmis de Louise comme de Lucie est hyper bien rendu. Prendre des photos, répertorier les heures de sortie, les proies capturées pour Lucie. Interroger les victimes, faire du porte-à-porte chez les voisins, regarder des heures de vidéosurveillance pour Louise. Je me suis sentie dedans, dans une vie courante réaliste d’éthologue et de policière, pas forcément si trépidante ou aventureuse qu’on se l’imagine. Et j’ai vraiment apprécié cette vision de ces métiers loin des clichés télévisuels classiques. Un grand merci pour ça !
Bref, c’est un super livre pour passer un bon moment, visiter l’Amazonie tout en gardant un pied à Paris et évoluer aux côtés de deux femmes « banales », courageuses, vives et passionnées par leur métier.