Voilà plusieurs jours que je me creuse la cervelle pour savoir de quoi vous parler ce mois-ci. Si j’ai quelques ébauches d’articles plus ou moins sérieux en stock, ils ne me font pas envie pour l’instant. Alors, j’ai décidé de vous parler de mes carnets !
Malgré une réécriture qui avance tranquillement, ce qui m’occupe principalement l’esprit cet hiver ne paraît pas des plus productifs. Je suppose que je peux me le permettre, vu que je suis dans cet espèce de creux de ma carrière d’autrice. Et ce qui m’occupe : ce sont mes carnets.
Les jolis carnets
J’aime bien les jolis carnets, mais je me retiens souvent d’en acheter parce que je suis restée très longtemps incapable d’en faire quoi que ce soit. J’ai mon Bullet journal quotidien, bien sûr. Mais c’est un carnet moche, purement pratique et utilitaire. Parce que, soyons honnête, j’écris mal, avec ce que j’ai sous la main (des vieux stylos publicitaires à demi secs), je rature, je ne sais pas du tout dessiner… bref, la jolie papeterie, ce n’est pas franchement pour moi.
Sauf que je me suis mise à acheter les collections de stickers de Café aux étoiles. Et vu que je les avais achetées… j’ai commencé à les coller dans mon BuJo. Et juste comme ça, j’ai réalisé que je pouvais avoir de jolies pages malgré tout. Et… ben ensuite, j’ai sorti mes vieux carnets, et j’ai commencé à les remplir.
Au point qu’aujourd’hui, mon bureau est encombré de carnets :
- Mon Bujo, toujours aussi moche et indispensable
- Un carnet d’écriture dans lequel je note des idées, des réflexions sur plein de projets à la fois, et qui est moins moche depuis que j’y colle des petites fleurs.
- Mon carnet de routines. Pas très utile, pas très joli, mais je tente les listes (mes thés favoris, mes étirements du soir…)
- Mon carnet psy. Parce qu’après être passée par 2 psychologues, 1 sophrologue et 1 coach de vie en 7 ans, j’ai eu envie de réunir au même endroit des notes sur mes évolutions, mes découvertes importantes sur moi-même, mes réflexions, mes échanges. Une part de moi s’attriste de ne pas avoir tout retrouvé, parce que certains de mes BuJo sont entre-temps partis à la poubelle ou ont été perdus.
- Mon carnet d’inspiration. Le dernier sur lequel j’ai craqué, quand j’ai fait les musées lillois. C’est le pire, parce que c’est un carnet de dessin aux feuilles épaisses, moi qui ne dessine jamais. Alors j’ai décidé d’y coller des choses : des cartes inspirantes, des stickers…
- Mon carnet de listes de graines, un exercice d’exploration réflexif et artistique proposé par Florie Vine chez Café aux étoiles.
Et pour ce qui participe à remplir ces carnets…. (notamment mon BuJo, mon carnet psy et mon carnet de graines) je suis animée par deux grandes réflexions : l’autisme et le tatouage.
Autisme et moi
Alors que je vais très bientôt voir une psy spécialisée dans l’autisme de la femme adulte, je me questionne beaucoup sur la résonnance entre les traits autistiques et ma vie actuelle et passée. Je m’interroge sur les raisons de ce rendez-vous, alors que je suis aujourd’hui certaine de mon « auto-diagnostic », sur la manière dont ma sociabilité a évolué depuis ma vingtaine, sur l’impact de cette conscience plus aiguë de mon fonctionnement sur moi-même et mon rapport aux autres, sur celle que j’étais il y a 15 ans qui me parait si étrangère.
Ai-je gagné : en maturité, en compréhension du monde, en acceptation ? Ou ai-je perdu en spontanéité ? Est-ce que je suis plus ou moins moi-même ?
Et est-ce que cette question a le moindre putain de sens ?
Alors j’ai repris le fascicule de Florie et je me trace une liste de graines centrée sur le thème de l’autisme. Les sensibilités, les intérêts spécifiques qui ont rythmés ma vie, la temporalité, le stim…
Un tatoo, deux tatoos, trois tatoos…
Mon second axe de réflexion, c’est mon prochain tatouage.
Voilà maintenant 1 an que j’ai terminé ce qui était censé être le seul et unique tatouage de ma vie. Déjà plusieurs mois avant de finaliser le premier, je savais qu’il ne resterait finalement pas seul. Le tatouage est un art, une identité, une forme d’expression et une addiction tout à la fois. Et j’ai hâte de revoir Liith et de nous pencher ensemble sur mon nouveau projet, de créer une oeuvre issue du mélange de nos deux sensibilités, de nos deux visions, de mes mots et de ses traits.
Mais j’ai atrocement conscience que le tatouage, pour la personne qui le porte, est un art qui possède une limite : celle de notre propre corps. Alors je prends mon temps, je cogite, je joue avec les idées et les concepts en attendant qu’ils terminent de cliquer ensemble. Vous n’imaginez pas à quel point j’ai hâte, et en même temps, je savoure cette étape de préparation et d’anticipation.
Il y a six mois, une grosse pièce s’est mise en place, l’élément principal : Anubis. Désormais, je joue avec l’esthétique de l’Égypte ancienne, le sens que cela a eu pour moi dans mon enfance, ce que je peux et veux mettre derrière la notion de psychopompe (créature qui aide au passage des âmes vers l’après-vie), la résonnance que je peux y trouver par rapport à l’esthétique et au sens de mon premier tatouage… je pense qu’il me faudra encore quelques mois pour démêler tout ça.
Alors ce sera ma prochaine liste de graines, et ma prochaine page de carnet.