Aujourd’hui, je profite de mon retour du FF day (organisé par Reines de coeur) pour vous entraîner dans les coulisses d’un salon littéraire, du point de vue des auteur·trice·s !
Il ne s’agit pas de mon premier évènement du genre. Des salons en tant qu’autrice, j’en ai déjà fait plusieurs grâce à des publications dans des anthologies de nouvelles : du prestigieux salon Livre-Paris aux petits salons de province. Bienvenue derrière un stand !
L’attente du chalant
De mon expérience, en salon, on vend assez peu de manière individuelle. Il ne faut pas compter passer la journée à faire des dédicaces quand on est auteur·trice débutant·e / peu connu·e. Entre 10 et 30 livres, c’est déjà un score plus qu’honorable. Lorsqu’il n’y a qu’un livre ou deux sur notre table, un salon c’est bien souvent de l’attente. C’est regarder les gens approcher, se demander si on doit leur sourire, leur dire bonjour, leur demander ce qu’ils aiment… ou les laisser lire le résumé en paix en se sachant scrutés par une autrice stressée et inepte en relations sociales.
Les échanges inattendus
Et parfois, vient un lecteur qui a déjà lu votre livre et qui veut vous en parler. C’était la première fois que cela m’arrivait et je dois avouer que la sensation est étrange et un peu flippante. Que répondre à quelqu’un qui n’a pas de question à vous poser, mais se contente de vous dire « voilà ce que j’ai aimé » ? « Merci », je suppose. Oui, cela confirme mon inaptitude sociale !
La secte de l’écriture
Mais plus encore que de la vente ou de l’échange avec son lectorat, un salon, c’est un espace de discussions décomplexées avec nos voisin·e·s. Parce que qui mieux que d’autres auteur·trice·s peut comprendre nos prises de têtes stylistiques, nos engueulades avec les personnages récalcitrants, nos coups de blues, notre lutte incessante contre notre emploi du temps (et contre la flemme, aussi), les menaces de nos bêta-lecteurs et lectrices (ça va jusqu’à la séquestration et la privation de console, quand même) ? Bref, ce sont des échanges avec d’autres passionnés aussi barrés que nous, aussi enthousiastes et aussi humains et faillibles. Et c’est pour moi la meilleure partie de la journée !
Le côté obscur (ou la relation éditeur, avec des cookies)
Et enfin, un salon, c’est parfois l’unique fois dans l’année où l’on rencontre ses éditeur·trice·s en chair et en os (et en sueur à force de porter des cartons). Et ça permet quelques points d’avancements entrecoupés et discussions enthousiastes sur nos avancées. De quoi nous redonner une motivation nouvelle et une furieuse envie de s’y remettre en rentrant à la maison !
Bref, un salon, ce sont surtout des rencontres et le FF day n’y a pas fait exception. J’en garde un souvenir très agréable de bonne entente, de discussions décomplexées, de débats, d’échanges, de flirt léger, de débriefing sauvage et d’éditrices pleines d’énergies. Bref, un salon du livre intimiste dans toute sa petite splendeur.