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Livre, Rencontres

All for the game, de Nora Sakavic

Disclaimer : La trilogie dont je vais parler dans cet article se nomme « All for the game » en anglais. Elle a été traduite en français sous le titre « Une équipe de marginaux ». Je n’ai lu que la version anglaise, je ne connais donc pas la qualité de la traduction.
Trigger Warnings : Meurtres, violence, torture, viol/pédophilie, usage de drogue/addiction/overdose.

Je vais vous parler aujourd’hui du dernier livre qui m’a foutu une claque : la trilogie All for the game. Sincèrement, il y a très longtemps qu’un bouquin en m’avait pas accroché comme ça. J’ai lu le troisième tome en une journée (entâmé à 7h du mat, terminé à 2h du mat, avec seulement 30 min pour la douche au milieu) et dès le lendemain, j’ai repris le premier pour relire l’ensemble. Autant dire que pendant une quinzaine de jours, je n’ai respiré que par cette histoire et ces personnages.

Couverture des 3 premiers tomes. Couvertures simples, blanches. La première montre une empreinte de renard, la seconde un corbeau en vol, la troisième deux raquettes qui se croisent.

Résumés :

Neil Josten is the newest addition to the Palmetto State University Exy team. He’s short, he’s fast, he’s got a ton of potential—and he’s the runaway son of the murderous crime lord known as The Butcher.
Signing a contract with the PSU Foxes is the last thing a guy like Neil should do. The team is high profile and he doesn’t need sports crews broadcasting pictures of his face around the nation. His lies will hold up only so long under this kind of scrutiny and the truth will get him killed.
But Neil’s not the only one with secrets on the team. One of Neil’s new teammates is a friend from his old life, and Neil can’t walk away from him a second time. Neil has survived the last eight years by running. Maybe he’s finally found someone and something worth fighting for.

Signer un contrat avec les Fox de PSU est la pire des idées. L’équipe n’est pas du genre à passer inaperçue, dans le monde du sport universitaire, et la photo de Neil promet d’être diffusée dans tout le pays. Sous cette attention constante, ses mensonges ne tiendront pas longtemps la route, et la vérité signera son arrêt de mort.
Mais Neil n’est pas le seul de l’équipe à avoir des secrets. Un de ses coéquipiers est un ami d’enfance, et il ne peut pas l’abandonner une seconde fois. Neil a survécu aux huit dernières années en fuyant. Peut-être que, cette fois, il a trouvé quelqu’un et quelque chose qui vaille la peine de se battre.

Sport et violence

Un coach à l’enfance difficile met un point d’honneur à ne recruter que des adolescents au passé violent ou destructeur pour son équipe universitaire d’Exy, un sport inventé relativement brutal. Cette trilogie serait-elle alors une histoire de rédemption par le sport ? Pas vraiment. Le sport ? Oui, grave. La rédemption ? Peu mieux faire.

Cette équipe universitaire est composée de gamins fracassés, qui vont passer trois tomes à se heurter à leur passé, à leurs traumas, à leur mésentente et à leur caractère de merde. Ils ne tiennent debout qu’à force de résilience et de fuite en avant, mais ils ont un an pour apprendre à s’apprivoiser, se faire confiance et devenir une équipe digne de ce nom. Vont-ils y parvenir à temps pour affronter leur pire ennemi… et pour survivre au-delà de ce match final ? Car dans ce roman, le sport se mêle à la mafia et on retrouve le « meilleur » des deux mondes : compétition, dépassement de soi, fans hystériques, menaces, mises en scène, manipulation, tortures et meurtres.

J’y ai trouvé beaucoup de choses ; notamment du trauma, de la résilience, un rapport déconnecté à la mort de la part de gamins de vingt ans qui l’ont déjà bien trop vue. Et pourtant, il y a aussi tout ce que j’aimais quand je regardais Olive et Tom à 10 ans : cette passion brûlante, ce travail éreintant au-delà de la douleur et de la fatigue, une recherche obsessionnelle de performance. Cette sensation qu’il n’y a que sur le terrain que l’on peut être vraiment soi-même, que l’on peut enfin vivre un peu. Et le choix absolu qu’il vaut mieux vivre quelques mois à fond plutôt que survivre de longues années dans les ombres et la peur.

Romance

J’ai vu des lecteurices de roman MM écarter ce livre en disant qu’il n’y avait pas de romance dedans. C’est faux. Seulement, ce roman est un vrai slow burn. Il est lent. Très lent. Il suit les perso pendant un an non-stop, au plus près de leurs combats quotidiens. Et la romance ne commence à transparaître qu’en fin de tome 2 pour se concrétiser dans le tome 3.

Mais quelle romance ! J’ai adoré relire cette trilogie en sachant comment elle allait se terminer et décortiquer la moindre interaction entre Neil et Andrew pour en discerner les prémises. Parce que Neil ne s’intéresse pas à ça et qu’on a jamais le point de vue en interne d’Andrew. Mais leur dynamique est incroyable. Malsaine as fuck, mais empreinte de respect et de consentement (il y a une petite exception dans le tome 1, que je considère comme une erreur de jeunesse de l’autrice tant cette scène est irrationnelle quand on connaît les persos).

J’ai été happée par leurs moindres échanges, tenue en haleine par la violence sous-jacente, les vérités balancées sans le moindre tact, les questions trash, les menaces et les promesses. Ils apprennent à se faire confiance, à se connaître, une petite bribe de vérité après l’autre extorquée à travers un « jeu » d’action ou vérité où ils s’écorchent vif mutuellement et frappent toujours là ou ça fara le plus mal. Une relation sans concession, entre un gamin qui a tellement appris à enfermer pour survivre qu’il ne s’autorise plus la moindre émotion ou le moindre espoir, et un menteur pathologique dont la seule stratégie de survie est d’observer et d’anticiper les réactions des gens jusqu’à l’obsession.

Bref, une trilogie qui m’a plus scotchée qu’aucun roman que j’ai lu depuis… sans doute plusieurs années.

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