Les extraits présentés dans cet article appartiennent à une version caduque du texte. Je les laisse, parce que je tiens à en garder une trace malgré tout.
En pays de Valone, il existe des temples. Dans ces temples vivent les Devins, mais aussi des prêtres et des prêtresses. Pourtant, en pays de Valone, il n’y a pas de dieux, pas de véritable religion non plus.
Les habitants de Valone ne croient-ils donc en rien? Ils croient en la Destinée qui sculpte leur avenir et que les Devins leur dévoilent, ils croient aux cinq Eléments : l’Eau, l’Air, la Terre, l’Air et le Vide, et ils croient en un Tout qui réunit les êtres, leur terre, ces Eléments et la Destinée. Pourtant je ne considère par cela comme une religion. Pas de divinité personnifiée, pas de culte, quelques actes rythmant leurs vies qui sont plus des traditions qu’une véritable croyance.
Mais alors, à quoi servent les prêtres ?
Les prêtres sont les guides spirituels du peuple. Leur rôle est de gérer la vie et le fonctionnement des temples, d’assister les Devins dans leur tâche et d’être à l’écoute de ceux qui en ont besoin. La salle principale de chaque temple est constituée de plusieurs alcôves contenant un coussin de méditation et un bâton d’encens qui sont ouverts à tous, en permanence. Des prêtres sont présents jour et nuit, près à venir apporter une oreille attentive, soutien et conseils à ceux qui en ont besoin.
Ils arrive que des prêtres soient présents lors de cérémonies funéraires, mais ce n’est pas obligatoire et c’est même assez rare. Ces cérémonies sont en général organisées et animées par les proches du défunt.
En revanche, ce sont les prêtres qui célèbrent les cérémonies d’union, à l’abri des regards dans une salle dédiée du temple. L’union est ensuite fêtée à l’extérieur, mais nul n’est autorisé à assister (au risque d’interférer) à la cérémonie proprement dite.
Un rôle sociétal non négligeable
Enfin, dans les campagnes et les petits villages, le temple prend une importance prépondérante. Là où un Conseil s’occupe de gérer l’administration des villes (récupération et répartition de l’argent public, tenue de documents administratifs…), ce rôle est bien souvent dévolu aux prêtres au sein des zones rurales reculées. Le temple y est d’ailleurs souvent couplé avec le centre de soin où officie en général un seul Guérisseur (parfois aidé d’un apprenti). Les prêtres peuvent donc aider aux soins des malades lorsque c’est nécessaire.
Les temples ont également un rôle de solidarité et d’entraide en venant au secours des plus pauvres et de ceux qui sont incapable de vivre par eux-même. Il est courant d’y trouver des personnes handicapées qui se sont retrouvées seules. Elles aident alors à la gestion du lieu en fonction de leurs capacités.
A quoi ressemble un temple ?
Les temples sont des bâtiments de pierres. Ils ne contiennent pas d’effigies, et seule la porte principale est décorée de symboles. La salle principale est nue et ne contient que les alcôves de méditation et un bassin de purification alimenté par une fontaine dont le bruit léger et régulier permet de couvrir les murmures qui y résonnent.
Le reste du bâtiment est constitué de diverses salles destinées aux rites qui rythment la vie des prêtres et des Devins, ainsi que de leurs lieux de vie.
Extrait :
« Il hésita un instant, laissant son regard courir sur la façade de pierre et le toit d’ardoises presque plat. Sa mère avait beaucoup fréquenté les temples, mais lui-même avait très vite cessé de l’y accompagner. La méditation n’avait jamais été son fort. Il se força finalement et poussa le battant de la grande porte de bois qu’il savait toujours ouverte. L’odeur d’encens satura aussitôt son odorat et il fut soulagé de n’avoir en cet instant qu’un pauvre flair humain. Il parcourut la salle de méditation des yeux sans voir personne. Il resta prudent. Sans ouvertures, la pièce était plongée dans la pénombre. Les quelques lanternes fixées au mur laissaient la part belle aux ombres et les alcôves les plus éloignées pouvaient camoufler des occupants silencieux. Peu probable. Seul le filet d’eau qui jaillissait d’un socle de pierre pour alimenter le bassin de purification, au centre de la pièce, meublait le silence.
Julian s’avança. Par habitude, il s’efforça d’étouffer le bruit de ses pas, sans y parvenir tout à fait sur le sol de marbre blanc. Un cliquetis de perles se réverbéra dans la salle et un prêtre vêtu d’une robe de lin ocre sortit de ce qui ressemblait à une énième alcôve de méditation. Avisant Julian immobile, il s’approcha et s’inclina sans un mot, la main droite posée à plat sur le cœur. »
Le fils de l’Ange – Chapitre 5
Ophélie Hervet